Moulin à vent en pays viticole, mais que reste-t-il de nos moulins à vent en Médoc ?

Les visiteurs qui parcourent le Médoc ne peuvent que constater que le « pays » regorge de moulins à vents.

Mais une question subsiste : pourquoi autant de moulins à vent dans une région viticole ?

En raison de la présence de vents réguliers et puissants, les abords de l’estuaire concentrent en Médoc de nombreux moulins. Ils sont d’ailleurs construits sur des sites dégagés afin de bénéficier au mieux de la force éolienne. Ces moulins à vents sont tous des moulins-tours, dont la plupart sont en ruine. Certains ont perdu leur toiture, leurs ailes et leur mécanisme et seule une tour cylindrique encore debout rappelle l’existence d’un moulin à vent.

 

Durant le Moyen-Age, le Médoc était essentiellement une terre céréalière : blé, seigle, sarrasin, et même maïs. Malheureusement la progression du vignoble a pris le pas sur les céréales, anéantissant définitivement cette activité artisanale très dépendante de cette énergie renouvelable et aujourd’hui très à la mode.

Cependant, à présent, demeurent encore quelques moulins restaurés pour nous rappeler cette vocation céréalière ancienne dans le Médoc.

 

Le Moulin Rose de Malescasse

Ce moulin avait totalement perdu son lustre d’antan, tombant même en décrépitude. Et c’est avec courage et patience qu’il a pu retrouver son apparence telle qu’on peut l’observer aujourd’hui.

Son ancienne toiture en bois a été remplacée par une toiture en plaques de bitume, et les belles pierres de la bâtisse ont été recouvertes par une couche d’enduit rosé, qui lui valut son surnom de “Moulin Rose de Malescasse”. Plus personne à Malescasse ne se souvenait de l’avoir vu tel qu’il devait être au XIXème siècle.

Les travaux de restauration ont permis au moulin de retrouver son éclat origine, grâce à une rénovation minutieuse, effectuée dans les règles de l’art par des artisans locaux.

Une nouvelle charpente en chêne et pin douglas a été posée sur le moulin, avec un voligeage en peuplier et des ailes en chêne de quinze mètres d’envergure avec vergues et barreaux chevillés. Ces impressionnantes ailes sont soutenues par un axe en chêne d’une seule pièce de six mètres de long. Quant à la toiture, elle est recouverte de tuiles de châtaignier et l’entrelacs de poutres qui la soutiennent pèsent tout de même sept tonnes !

Quant aux murs, on peut désormais admirer leur appareillage de pierre d’origine camouflé auparavant par un enduit rose.

L’édifice situé sur une butte, atteste que cette partie du Médoc était autrefois bien venteuse. Il conservera l’habit qui a donné son nom à la petite route passant devant le château, le chemin du Moulin Rose …

Le soir, grâce à une mise en lumière par diodes électroluminescentes, le moulin retrouve cette irréelle et délicate couleur rose.

Le moulin ainsi réhabilité ne fonctionne toutefois pas du fait qu’il n’est pas équipé du mécanisme permettant d’entraîner sa meule. De plus, un moulin en activité nécessite une étroite surveillance, ce qui n’est pas forcément compatible avec l’activité viticole du château !