A fleur de pierre : pour une immersion 100% patrimoine

Emprunter les chemins de traverses, les petites routes de campagne, à la recherche de lieux, de sites et de petites pépites du patrimoine insoupçonnées. Médoc Estuaire vous présente une sélection de ses sites à travers sa carte touristique. Cette promenade est une invitation à comprendre l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui, comme aujourd’hui, ont façonné et transmis cet émouvant héritage.

Nous vous proposons aujourd’hui deux villages, au cœur du vignoble ou en bordure d’estuaire, et qui concerne tantôt un dôme, un château ou bien un site jacquaire et son église romane.

 

Une visite qui se mérite

Cet édifice qui capte le regard à plusieurs kilomètres à la ronde n’est autre que le dôme panoramique de l’église Saint-Seurin de Lamarque. En 1968, le clocher qui menaçait de s’effondrer a été abattu ; il a été reconstruit par des artisans locaux en 2004 et 2005. Ouvert à la visite, ses 39 mètres de haut, 7 paliers et 181 marches pour parvenir au sommet ne sera pas une ascension de tout repos. Les escaliers et l’intérieur du dôme en bois, sont de véritables œuvres d’art. Dans le dôme, des oculus (ouvertures pratiquées sur un comble de voûte) offrent une vue imprenable aux quatre points cardinaux : les îles, le vignoble, on aperçoit même par temps clair et dégagé, le pont d’Aquitaine.

En sortant de cette belle église néo-classique, dans laquelle vous aurez pris le temps d’admirer les tableaux et mobiliers, vous vous dirigerez sur la droite pour admirer le portail en pierre de taille, daté de 1704 et arborant fièrement les blasons du comte de Fumel et du marquis d’Evry. Il s’agit de la porte d’entrée du Château Cap de Haut, faisant partie de l’ancienne seigneurie.

 

Sur le chemin de la Voie de Tours

Le couvent des Sœurs de la Miséricorde, l’Ermitage Lamouroux (Le Pian-Médoc) se situe au sud et en contrebas de la colline où est implantée l’église au chœur roman. Sur les alentours, la vigne a cédé la place à des bois et des espaces de prés. Les bâtiments du couvent, aujourd’hui intégrés dans un vaste complexe d’accueil pour jeunes en difficulté, accueille également, pour une pause bien méritée, les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle de passage. Le domaine, autrefois appelé “le Porge” n’est au départ qu’une simple maison avec “vaisseaux vinaires, pressoirs, cuves, charrettes, outils aratoires”. La fille des propriétaires, Marie-Thérèse de Lamouroux s’y installe en 1794, après la Terreur. Cette dernière y réside sept ans, entre 1794 et 1801, dans une maison appelée “du berger” et qui subsiste encore aujourd’hui au centre de la cour intérieure, avant de partir fonder à Bordeaux les sœurs de la Miséricorde. Après sa mort en 1836, une chapelle est construite à l’Ermitage du Pian en 1846. La propriété est aussi tournée vers la viticulture et le domaine est partagé entre les sœurs et des laïcs tout au long du 19ème siècle. En 1874, les sœurs produisent 8 tonneaux, et la famille Labordère 10, puis 25 en 1898. Cette activité est encore perceptible dans les constructions, avec probablement un cuvier (ultime bâtiment à l’ouest) percé d’une baie haute, et peut-être un ancien chai (entre la maison dite de l’aumônier et l’ancienne conciergerie), bâtiment bas et quasi aveugle au nord. En 1878, si l’on en croit l’inscription sur la plaque de marbre au-dessus de la porte, un bâtiment destiné à la lingerie des sœurs de la Miséricorde de Bordeaux (source orale), serait construit par Périé (peut-être Auguste), architecte à Bordeaux. En 1978, les architectes Michel Garros et Jean-Louis Canquet réaménagent l’ancien poulailler, finalement détruit en 1999.

 

 

L’église Saint Seurin du Pian Médoc se présente à l’extérieur comme une église à nef unique. La sacristie forme une abside dans le prolongement. Au nord, une construction en appentis englobe la tourelle d’escalier hors-œuvre menant au clocher. Au sud et proche de la façade, est accolée une remise, probable ancienne chapelle des fonts. La façade ouest, avec porte d’entrée, se compose de deux contreforts d’angle surmontés par des niches couronnées d’une corniche rampante moulurée. Une rose est percée dans le tympan du fronton surmonté d’une croix en pierre. L’ensemble est bâti en moellon avec des assises de petit appareil pour les parties basses du mur sud de la nef, la pierre de taille étant réservée au portail, aux encadrements et aux pilastres.

 

Une bien belle balade qui vaut le détour, au cœur d’un patrimoine imposant.